25 mai – journée de l’Afrique -UA :Sous le signe du discrédit et de la trahison

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Demain 25 mai, « journée de l’Union Africaine», une organisation initialement dévolue à la décolonisation et à l’unité du continent. Une célébration marquée par l’interdiction faite par l’Union Européenne aux chefs d’Etat mandatés par le peuple du continent d’effectuer, le 20 mars dernier, un déplacement sur leur propre continent: la Libye. Et dire qu’un seul homme, a, dans les circonstances similaires, violé l’embargo onusien sur le même pays. Il s’appelle Alpha Oumar Konaré !

Au moment où les Africains s’apprêtent à célébrer la journée de l’Afrique, l’Union européenne installe un bureau à Benghazi dans une Libye divisée et sous les bombardements européens et surtout, dans un silence coupable des chefs d’Etat du continent. Triste anniversaire !

Quelle Union et pour quel but ? L’Instance africaine n’a jamais été autant fragilisée et à la merci des néocolonialistes qu’aujourd’hui. Quelques faits.

Le 20 mars dernier, les chefs d’Etat du continent ont été interdits d’effectuer un déplacement sur Tripoli par l’Union Européenne qui préparait une offensive. Un mois après, la Libye se trouve encore sous la pression des européens. Et le silence complice des africains les ont aujourd’hui incités à un installer un bureau à Benghazi.

Aussi, les solutions préconisées par le continent dans cette crise artificielle ont été écartée d’un revers de main au profit du soutien aux rebelles et au nom de la démocratie. Et puisqu’on y est, pourquoi au nom des mêmes principes, l’OTAN n’entreprend-elle des bombardements de la Chine et de la résidence de Hun Jin Tao pour raison de démocratie ? Ou encore de Moscou et du domicile de Poutine pour cause de tripatouillages des textes de la Fédération ? Evidemment, la République Populaire de Chine, encore moins la Fédération de Russie n’est pas l’Afrique.
C’est donc une Union discréditée aux yeux des Africains qui célèbre aujourd’hui sa journée. Et en vue de cacher le malaise né de l’incapacité de jouer pleinement leur partition, les chefs d’Etat proposent à la place de débats francs et d’actions concrètes, des séances de danses et autres manifestations folkloriques chaque 25 mai de l’année. Le ridicule a, bien entendu, cesser de tuer sur le continent ! Autrement, des cadavres auraient jonché toutes les rues d’Addis-Abeba, de Libreville, Johannesburg, Bamako, Dakar, Abidjan, d’Abuja…

C’est le lieu ici de rendre hommage à un homme : Alpha Oumar Konaré lequel a violé l’embargo aérien sur la Libye en se rendant à Tripoli aux chevets de Kadhafi dans les années 90. Et dire que le « rebelle malien » restait chef d’Etat et ne bénéficiant d’aucun mandat de ses pairs et des peuples du continent !

Aujourd’hui, presque vingt années plus tard, ses homologues dans le temps, mandatés par les peuples du continent, courbent impudiquement l’échine dans les mêmes circonstances. Il s’agit, à la limite d’une haute trahison.
Disons-le : les peuples d’Afrique regrettent Alpha Oumar Konaré !
B.S. Diarra

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